Thierry Marty, nouveau directeur du Toit Forézien

Thierry Marty, nouveau directeur du Toit Forézien

Thierry Marty est le nouveau directeur du Toit Forézien, bailleur social ligérien. Arrivé en octobre, il a pris ses fonctions officiellement en ce début d’année, avec pour objectif, dans le contexte de crise que traverse le secteur, l’action au détriment de l’inertie.
 
Cet urbaniste de formation a validé en reprise d’études – car il aime dit-il « maîtriser l’environnement auquel j’appartiens » – un master 2 à l’Ecole d’urbanisme de Paris-Créteil, après une formation juridique et un parcours dans l’immobilier, en tant que syndic de copropriété, promoteur et agent immobilier. Il y a 16 ans, une opportunité le conduit au poste de responsable d’agence à Troyes pour un bailleur social. A la
tête de 3 600 logements, dans une ville qui connaît la même problématique que Saint-Etienne quant au nombre de logements vacants, c’est sa culture commerciale qui a été également recherchée.
 
En 2008, il rejoint Grand Delta Habitat en tant que directeur adjoint des services locatifs. En charge du patrimoine, il a, au travers des réhabilitations et travaux de maintenance menés avec un budget de 60 M € sur cinq ans, développé « un intérêt pour les aspects techniques de très haut niveau ». A l’OPH de l’Hérault, il devient par la suite directeur du patrimoine n’ayant de cesse « de se soucier du confort apporté
aux locataires ».
 
Son arrivée en octobre dernier au Toit Forézien lui vaudra donc de remonter l’axe nord-sud qu’il avait descendu quelques années plus tôt, dorénavant « seul aux manettes » dans une poursuite de carrière logique, « au bon âge et avec la bonne expérience ». Si par chance, ce père de deux grands enfants aime la France quitte à la sillonner, le projet de la loi de finances 2018 présenté en octobre 2017, avec les
annonces de baisse d’APL à la clé, a transfiguré son environnement, et ça ce n’était pas vraiment prévu au programme.
 
« On va réagir et s’adapter »
 

« Nous récupérons d’un côté une hausse de la TVA de 5,5 % à 10 % pour nos livraisons de programme et de l’autre alors que nos seuls ressources sont nos loyers, on nous impose une baisse de ces derniers pour compenser celle des APL et ce même pour les locataires ne les touchant pas ! » Il tempête mais l’homme est plein de ressources, « on va réagir et s’adapter ». Ce qu’il ne souhaite surtout pas, c’est

rentrer dans une spirale de baisse, économiser sur l’entretien courant d’un patrimoine alors condamné à se dégrader. D’autant qu’un certain nombre de réhabilitations sont d’ores et déjà actées comme à Montreynaud, Tarentaize ou Molina. Pour les opérations neuves, c’est là aussi compliqué, avec certaines
lancées, devenues déficitaires.
 
Ne s’estimant pas seul dans cette situation, le lot de tous les bailleurs sociaux, T. Marty préfère « agir que subir ». Tout l’enjeu du poste est dorénavant d’assurer la pérennité de l’entreprise et de trouver de nouvelles ressources. Avec ses 68 collaborateurs, il compte transformer la difficulté en projet d’entreprise
en s’appuyant sur le savoir-faire et la technicité de ses équipes en capacité de construire des immeubles sur mesure, envisageant une diversification des activités pour pallier l’impact des mesures gouvernementales sur les fonds propres de la structure.
 
Ce vrai motard, « 10 000 km par an », au guidon de sa Honda au quotidien, car elle est « l’arme absolue en ville », trouve une dynamique intéressante à Saint-Etienne. Étonné qu’il n’y ait pas plus d’attractivité pour elle mais pensant que cela va changer, il a fait sienne la maxime d’Alain : « Si l’optimisme est une volonté, le pessimisme est d’humeur ».
 
Article signé Stéphanie Véron pour L’Essor 42 – 08/02/2018